Gilet Throwback steeké – Andrea Mowry

Je réalise que je ne suis pas venue vous parler tricot ici depuis le mois de mars ! Mais que s’est-il passé ? J’ai pourtant beaucoup tricoté mais j’ai vraiment beaucoup de retard sur mes articles. Je vais tâcher de me rattraper car j’ai de jolis modèles à partager avec vous. C’est donc avec beaucoup de joie que je viens vous parler du gilet Throwback d’Andrea Mowry. Enfin un patron en jacquard que je trouve parfait !

Vous pouvez cliquer sur les photos pour les agrandir. 😉

C’est quoi ?

Le cardigan Thwoback est un patron d’Andrea Mowry sorti à l’automne dernier. Il m’avait alors tapé dans l’oeil et je l’avais gardé dans un coin de ma tête. A force de voir passer de jolies versions sur les réseaux sociaux, je me suis décidée à le mettre sur mes aiguilles.

Ce gilet propose un empiècement en jacquard avec trois coloris contrastants. Il est tricoté en aller-retou, à plat. Je n’avais jamais tricoté de jacquard à plat donc je me suis dit que ce serait l’occasion d’apprendre. Sauf que… j’ai détesté ! J’ai eu un mal fou à gérer ma tension sur les rangs envers. Je n’arrivais pas à bien tenir mes fils et je me suis vite sentie découragée. J’ai donc changé mon fusil d’épaule et j’ai décidé de tricoter ce modèle en rond et de l’ouvrir avec un steek à la fin !

Je ne regrette pas du tout mon choix, ce gilet a été un régal à tricoter et cela m’a permis de me perfectionner en steek (ma première expérience ayant été un désastre).

J’ai suivi la technique préconisée par Andrea (une augmentation simple sans inclinaison à droite ou à gauche) et j’en suis assez contente. Cela forme un mini trou mais c’est tout de même moins visible que les augmentations inclinées que j’ai pu faire sur d’autres modèles dans le passé. Une vidéo tutorielle est disponible sur sa chaine Youtube. Le résultat n’est pas absolument nickel mais je crois que le seul moyen d’avoir un rendu parfait est de tricoter des patrons en bottom up avec des diminutions à la place d’augmentations.

Le patron est très bien rédigé, tout est très clair et il n’y a pas de risque d’erreur. Throwback est disponible en anglais, espagnol et japonais uniquement.

C’est fait comment ?

J’ai utilisé la très jolie laine d’Urso yarn and co qui m’a été offert par sa créatrice Paule, qui est également la talentueuse illustratrice qui a réalisé les schémas techniques de mon livre et certains motifs de mes deux premières collections de tissus.

Elle m’avait envoyé il y a environ un an un très joli cadeau avec 6 écheveaux de sa base Face bleue. Il s’agit d’une laine 100 % non traité Blue Faced Leicester peignée. Elle est filée au Canada. Il s’agit d’une épaisseur worsted avec 182 m pour 115gr.

Cette laine est absolument parfaite pour le jacquard. Elle est sèche mais ne démange absolument pas. Elle a une bonne définition de point et se tient bien. Ce n’est pas une laine molle comme le mérinos par exemple. Elle se tricote également facilement car elle glisse bien entre les doigts sans être fuyantes.

J’ai vraiment adoré la tricoter et je trouve que le rendu est impeccable.

Côté couleur, Paule m’avait initialement envoyé le combo suivant : coloris “maman” (le rose pâle), nature et cannelle pour les contrastants. Une fois que j’ai décidé de tricoter le Throwback, j’ai réalisé qu’il me manquait 1 écheveau de rose et qu’il me fallait un contrastant de plus. J’ai donc contacté Paule pour savoir si je pouvais lui en acheter.

Elle a refusé et a tenu à me renvoyer un lot complet de “maman” car elle avait pas mal modifié le coloris depuis que j’avais reçu les premiers et elle craignait qu’ils se marient mal, même en alternant les écheveaux. J’ai enfin choisi un coloris framboise comme troisième contrastant.

Lorsque j’ai reçu mon colis, j’étais hystérique. La laine était sublime, les coloris parfaits !

Le coloris “maman” est en effet plus nuancé que la version initiale et j’adore son rendu tricoté. Les speckles sont discrets et bien répartis. A noter que je n’ai pas alterné les écheveaux.

Je suis également enchantée de mon choix de coloris contrastants, je trouve que l’ensemble fonctionne bien.

J’ai utilisé 4 écheveaux pleins de “maman” pour ma taille et quelques mètres du 5ème écheveau juste pour tricoter les bandes de boutonnage.

Un gros coup de coeur pour la laine Urso !

C’est modifié ?

La principale modification que j’ai réalisée a été de tricoter ce gilet en rond et pas en aller-retour. Pour cela, j’ai prévu de faire un steek, à savoir couper le tricot en son milieu pour l’ouvrir et ainsi transformer un pull en gilet.

J’ai simplement rajouté 5 mailles centrales supplémentaires au nombre de mailles indiqués par Andrea. Après réflexion, j’ai réalisé que j’aurais pu me contenter de 3 en comptant les mailles lisières du gilet réalisé à plat. Heureusement, cela n’avait pas grand importance.

J’ai donc suivi toutes les indications du modèle mais en tricotant les rangs envers à la suite des rangs endroits. J’ai tricoté mes 5 mailles centrales en plus et basta, rien de plus. Le modèle étant très simple, cette modification ne nécessite aucun casse-tête. Les rangs d’augmentations sont toujours réalisés à l’endroit donc pas de souci. Enfin, le motif du jacquard est proposé avec une grille donc tout aussi simple à lire pour un tricot en aller-retour qu’en rond.

Une fois le corps fini, j’ai sécurisé mes mailles au crochet ET à la machine à coudre (on n’est jamais trop prudent !) et j’ai coupé… sans aucun souci ! Ouf, j’avais eu bien chaud lors de mon premier steek qui avait été un carnage.

Je sais que le steek est une technique qui fascine et effraie. J’ai profité de mes récentes expériences ratée et réussies pour travailler sur un contenu dédié à ce sujet et dont j’ai hâte de vous parler ! Nous reparlerons donc de steek bientôt.

Autre modification, j’ai ajouté des boutons et boutonnières à mon gilet afin de pouvoir le fermer. Ce n’est pas prévu dans le patron initial. (Les boutons en nacre que j’ai choisis sont des nouveautés Lise Tailor qui seront bientôt en vente dans la boutique en ligne).

C’est quelle taille ?

J’ai tricoté la seconde taille et je suis absolument ravie du fit. J’ai tricoté de nombreux projets en jacquard pour lesquels le tombé et l’aisance laissait à désirer. Je ne vais pas revenir sur l’échec du Birkin mais je ne suis pas non plus très contente du Tecumseh par exemple. La profondeur du motif en jacquard obligent à avoir des emmanchures trop basses et assez désagréables à l’usage car on s’y sent engoncé.

Avec celui-ci, rien de tout cela ! Les emmanchures tombent pile au bon niveau et j’adore le porter.

Enfin, un gilet que je peux porter en le fermant et qui tombe bien ! C’est plutôt rare car, ayant les hanches bien plus larges que le haut de mon corps, il n’est pas rare que je ne puisse pas fermer le bas des gilets. Celui-ci est parfait de ce côté-là.

C’est bien ?

Je suis non seulement fan de ce gilet mais j’en suis également fière car il m’a permis de travailler et de maitriser une technique que j’avais du mal à acquérir. Il a aussi joué un rôle important dans la façon dont je vous présenterai bientôt plus en détail comment réaliser un steek sur un projet en jacquard sans risque. J’ai hâte de vous en reparler très vite !

A refaire ?

Je ne pense pas.

Bétisier

Mon grand garçon a tenu à se joindre à nous pour la séance photos. Il a été très sage et adorable tout du long, me distillant quelques conseils de pause. Nous lui avions promis de prendre quelques photos avec lui après et… ça a un peu dérapé ! 🙂